Bal(l)ade parisienne

Deux filles à la Demy (tailleur rouge et noir, gants blancs) et un guitariste interprètent une série de poèmes sur Paris, dans un décor typique composé d’un banc et d’un lampadaire… Avec un titre jouant sur l’homophonie entre les mots ballade (genre poétique) et balade (promenade), « Bal(l)ade parisienne »est un cabaret poétique qui a fait ses preuves lors du Printemps des Poètes. Car au-delà des chansons de Brassens ou Gainsbourg, les comédiennes articulent les mots d’Apollinaire, Aragon, Prévert, Queneau et surtout ceux de poètes peu connus comme Roubaud, Réda, Janvier ou Venaille… A travers leur regard, on pénètre le pittoresque parisien en passant de la rue des Pyrénées à la tour Eiffel, de la gare du nord à Auteuil. L’excellent montage de ces textes par les comédiennes Delphine Haber et Isabelle Siou fait alterner ces poésies avec les airs guillerets que Yan Pradeau interprète à la guitare (dont un rap gentillet). On préfère le rythme des mots à celui de la musique : si les textes sont récités avec emphase, de façon précipitée ou ralentie, le chant n’est pas à la hauteur d’un concert (deux voix pas toujours justes mais à l’unisson) et le guitariste court parfois après le rythme… Bref, cette forme marrante et un peu désuète plaira surtout aux amateurs de cabaret à la bonne franquette. Et s’il s’agissait de rendre la poésie vivante et accessible, oui, c’est réussi !

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