Entre adultes consentants, de Gwen Aduh et Thomas Grandin

  • De Thomas Gaudin et Gwen Aduh. Mise en scène Gwen Aduh. Avec Pascal Casanova, Michel Scotto Di Carlo, Miren Pradier, Rodolphe Couthouis, Aurelie De Cazanove, Vanessa Jourdain
  • Spectacle vu le 15 novembre 2014 à

Gwen Aduh nous a habitué à tout sauf au café-théâtre. Avec sa compagnie des Femmes à barbe, on l’a découvert en maître de cérémonie de la Taverne Münchausen, un spectacle d’impro façon 18e siècle, bientôt décliné en saloon et en version super-héros, dans un one-man paranormal dans la veine d’Alexandre Astier, ou d’autres performances de rue audacieuses et marquantes. Et voilà qu’il se met au café-théâtre en co-écrivant et mettant en scène Entre adultes consentants, dont le titre rappelle celui d’un film de Mike Nichols.
Si ce genre n’est pas le préféré de Criticomique, force est d’admettre que la tentative est réussie, conforme aux canons du genre.

Un couple de Français standard organise à la maison une soirée échangiste. Appréhension de la première fois, attente inquiète, hésitations sur la tenue : « où ai-je mis mon string en cuir ? », se demande le mari. Michel et Sylvie attendent pas mal de convives, mais tout le monde ne viendra pas. Voici d’abord un couple SM allemand en camionnette, gros pervers en vinyle et bombasse téléguidée percée de partout qui gémit quand on lui pince les seins (rigolo). Débarque ensuite un type très bizarre qui se met direct en slip en attendant sa femme. Bref, les personnages sont caricaturaux à souhait, on retrouve le comique de situation et les allusions graveleuses attendus en pareilles circonstances…

Le texte, nerveux et bien senti, est servi par de très bons comédiens à l’aise dans ce style bien qu’ils n’en soient pas familiers. Le problème, s’il y en a un, c’est qu’on tombe dès le début dans la caricature ! Et, sans trop de surprise, on voit se révéler un à un des ressorts comiques un peu grossiers.

Souhaitant sans doute sortir d’un créneau dans lequel il excelle, un théâtre de rue ambitieux mais un brin confidentiel, Gwen Aduh a voulu élargir son spectre en tentant de séduire le public du café-théâtre et il a réussi. Avec un sujet de société bien dans l’époque – selon un sondage cité dans la pièce, 17% des Français ont essayé l’échangisme -, il ne laisse pas la salle indifférente. Le sujet était vendeur, l’essai est transformé.

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