Laurent Gérard – Gérard comme le prénom

S’il est nouveau dans le one-man-show, Laurent Gérard a quinze ans d’expérience comme comédien et ça se sent dès la première seconde : une aisance scénique, une diction parfaite, des personnages originaux et bien trouvés qui ne gâchent rien. Au début, un homo qui ne s’avoue pas discute avec un moniteur du Gymnase club en ponctuant son monologue de « non, je te rassures, j’suis pas pédé ». Le comédien enchaîne sur une thérapie de groupe pour gens maigres, où il évoque ces « tire-fesse » ou « coton-tige » dont l’affublent ces gens qui le pèsent, le gavent comme s’ils voulaient le bouffer. Oui, chez Laurent Gérard, la phrase est aussi savoureuse que le jeu est précis.

Dans un morceau de bravoure époustouflant, le comédien incarne sa mère, une pimbêche évidemment caricaturée, doigts crochus et tics nasaux hyper-réalistes, qui lit le Figaro. Qu’il interprète ensuite un coiffeur gay (et son chien saucisse), un prof de sports qui louche ou un nudiste belge amical, gros bide et queue frétillante, Laurent Gérard compose toujours parfaitement ses personnages, avec un génie du détail qui n’omet absolument rien.

Au fil d’un long passage silencieux où il clope, l’humoriste pointe la nuance entre one-man-show et seul-en-scène (une appellation qui sert souvent à masquer un manque d’efficacité comique). La différence ? Le rythme, tout simplement. Du jeu, de l’esprit et du rythme donc : un bol d’air qui régénère l’espace cloisonné du one-man-show.

Punchlines :
« T’as fait l’école de Vannes et ton stage à Lourdes ? »

« T’es agricole dans ta tête ! »

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