Les Faux British, mis en scène par Gwen Aduh

Après une tentative d’exploration d’un domaine dont il n’est pas très familier, la comédie de boulevard, Gwen Aduh, talentueux auteur de la Compagnie des Femmes à barbe, a traduit avec Miren Pradier une pièce à succès britannique et l’a adaptée pour la mettre en scène au Tristan Bernard. Changement de ton, on est dans la comédie catastrophe, tableaux qui tombent et décor qui explose.

Synopsis : quelques membres de l’association des amis du roman noir anglais se réunissent pour monter une pièce policière d’un auteur inconnu, Meurtre au Manoir Haversham. Cette enquête dans le style de Conan Doyle et Agatha Cristie commence par la mort d’un aristocrate anglais dans son manoir, où se trouvent également son frère, son majordorme, sa promise pour un mariage futur qui n’aura donc pas lieu et le frère de celle-ci, un garçon très sensible… Mais qui est donc le meurtrier ? C’est à l’inspecteur Carter d’intervenir.

Les comédiens ne sortent pas de nulle part : certains jouaient dans Entre adultes consentants (Michel Scotto di Carlo en frère un peu gauche, Miren Pradier en jeune première refusant de vieillir, doublée par une accessoiriste méridionale vulgos qui veut prendre son rôle, Aurélie de Cazanove qui signe aussi de superbes costumes), d’autres dans le Saloon Munchausen (les deux dernières, Gwen Aduh et Yann de Monterno qui joue le frère de la promise en gay affecté et pédant). Dans le même registre comico-trash, on avait vu Nikko Dogz, ici en majordome à l’œil vicelard, dans un cabaret d’horreur. Quant à Jean-Marie Lecoq, parfait en inspecteur bourru, il fut le premier arbitre de la Ligue d’improvisation française. Chaque caractère est donc bien dessiné, avec ce qu’il faut de caricature dans les traits pour former un ensemble de personnages médiocres désireux d’incarner des rôles de théâtre.

Tout n’est pas surprenant mais les comédiens, chacun dans son registre, ont de l’abattage et ils en font tant que la salle est pliée de rire. Les fautes de liaison grossières qu’enchaîne le frère de la promise font s’esclaffer les spectateurs férus de bon usage ou de dictées. Et lorsque semble se dessiner un début d’accalmie, les murs, les lustres ou les projos tombent sur la tête des pauvres personnages, faisant chaque fois tressaillir un public ravi de ressentir des frissons de maison hantée.

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