26000 Couverts – « A bien y réfléchir, et puisque vous soulevez la question, il faudra quand même trouver un titre un peu plus percutant »

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  • Mise en scène Philippe Nicolle et Sarah Douhaire. De Philippe Nicolle Gabor Rassov. Avec Kamel Abdessadok, Christophe Arnulf, Aymeric Descharrières, Servane Deschamps, Pierre Dumur, Olivier Dureuil, Anne-Gaëlle Jourdain, Erwan Laurent, Michel Mugnier, Florence Nicolle, Philippe Nicolle, Laurence Rossignol
  • Spectacle vu le 31 mai 2016 à

Dirigée par Philippe Nicolle, l’inventeur avec Fred Tousch des manifs de droite, la compagnie des 26000 couverts revient à Paris avec un show aussi improbable que le titre : A bien y réfléchir, et puisque vous soulevez la question, il faudra quand même trouver un titre un peu plus percutant. On y retrouve cette forme de cabaret inachevé qui autorise toutes les approximations, mais aussi les meilleures trouvailles. Comme dans A la française où Edouard Baer et sa troupe devaient présenter une création devant un parterre de politiques, les 26000, après avoir répété durant deux semaines dans un lieu de résidence, doivent présenter leur travail au public. Comme – évidemment – ils ne sont pas prêts, ils dévoilent toutes les pistes qu’ils ont explorées pour mettre en scène une procession sur le thème de la mort.

Philippe Nicolle a fait appel à l’auteur Gabor Rassov, qui avait déjà conçu Jacques et Mylène, pour coécrire ce spectacle en compagnie de la troupe. Ainsi s’est construit un happening permanent agrémenté de micro drames qui se font passer pour réels… Le spectacle se fait sous nos yeux, les propositions prennent forme, nourries de références au milieu des intermittents. Un acteur lit la note d’intention, les autres commentent ou vaquent à leurs occupations, chacun y va de son commentaire à l’exception d’un petit musicien mexicain. Cette tentative de théâtre de rue en salle révèle des surprises, des ratés, des idées marrantes, à l’image de leur précédente création en forme de cabaret décalé, L’Idéal Club. Le déroulé est inattendu, bordélique, interrompu par des saynètes plus ou moins ratée, comme cette mise en scène idiote destinée à éduquer les enfants au tri des déchets (très drôle), ou cette tentative de comédie musicale.

Après avoir exploré des chemins surprenants, le spectacle se perd dans une mise en abîmes qui semble ne jamais vouloir finir, où les acteurs déchiffrent leur texte et déplorent la disparition du public, au risque de le lasser pour de vrai. Heureusement, ça fourmille de trouvailles et on ne s’ennuie pas.

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