Attila, reine des Belges ou l’odyssée d’une mère

Libération, Télérama, Evène : la réputation qui précède ce one-woman-show est prometteuse. Mais comment se fait-il que la presse de tendance intello salue un spectacle d’un genre qu’elle ne porte pas en estime (à l’inverse, bien sûr, de Criticomique) ? Avec un zeste de multi-culturalisme et de sentiments humanistes, vous en reprendrez ? L’histoire : dans une maternité de Bruxelles, une mère refuse d’accoucher, bien qu’elle soit déjà enceinte de deux ans et demi… Le docteur fait appel à une chamane walonne qui plonge dans la mémoire de la parturiente. C’est ce voyage que raconte la comédienne Marie-Élisabeth Cornet : une histoire de migrations, son histoire, celle d’une enfant adoptée par une femme belge, née d’une mère roumaine exilée, par un concours de circonstances, en Afrique après un périple picaresque en carriole qui avait mené la famille de Roumanie jusqu’en France. C’est bien joué, bien mis en lumière, la musique et les costumes sont beaux, mais le récit se déploie lentement, sans rythme, et un ennui gorgé de bons sentiments gagne certains spectateurs… Certes, l’ancienne clown du cirque du soleil, qui maîtrise l’art de la grimace suggestive, incarne jusqu’à 67 personnages, mais son histoire exigerait peut-être une interprétation à plusieurs pour déployer toute sa force. La narration est confuse, mêlée de délires mystico-religieux, et le spectacle évolue lentement vers son terme, au delà duquel la comédienne rend hommage à tous les enfants nés sous X, à toutes les familles du monde. C’est humaniste, oui, mais cela suffit-il à faire un bon seul-en-scène ?

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