Bun Hay Mean – Chinois marrant

Découvert il y a huit ans en première partie de Booder (qui s’illustre en ce moment dans un street boulevard rigolo) avant son premier one-man, revu récemment en « deuxième première partie » de Shirley Souagnon, revoici le Chinois de Bordeaux dans son second spectacle. Si Bun Hay excelle toujours dans l’impro avec une étonnante célérité verbale, il a travaillé son élocution et se rend plus intelligible. Son point fort c’est le rythme : ça fuse, sans pause. Bun Hay délire, divague, enchaîne des réflexions intelligentes et parfois iconoclastes sur l’homosexualité ou la religion.

En somme, voici du pur stand-up : pas de début ni de fin, on peine à suivre un fil directeur si ce n’est l’évocation de son nom et l’esquisse d’une légende chinoise qu’il raconte accompagné de son double, un mannequin en découpe stylisée (celui de l’affiche). Il interpelle les membres du public sans façon, dans la tradition pugnace du Jamel Comedy Club auquel il a participé plusieurs saisons, demande aux couples depuis combien de temps ils sont ensemble (classique), se moque des Reunois, des Arabes dont il n’a pas peur, des Vietnamiens qu’il déteste… Ce faisant, il intègre à son speech des allusions précises aux spectateurs qu’il a interpellé.

Certes c’est classique dans la forme, mais on assiste au show original et vif d’un personnage intelligent, qui se plaît à prendre son public à rebrousse-poil. Les homophobes sont des homos refoulés qui craignent de se faire sodomiser par un gay invisible, nous explique-t-il… Mais qu’on se rassure, lui n’est pas homo, il « suce des bites juste pour le goût ». Avec son style à la fois vif et nonchalant, il passe du coq à l’âne et termine sur un message un peu lourd prônant la tolérance religieuse. S’il ne reste pas grand-chose une fois le spectacle passé, on se délecte sur le moment de cette heure de stand-up virtuose.

La première partie de Michael Montadir est plus que décevante. Le stand-uper de Montpellier enchaîne des clichés si éculés que sa posture timide et enjouée n’y change rien. De sa passion pour le foot, il ne tire pas grand-chose, sinon cette analyse du « Parisien, on t’encule » qui serait une preuve d’amour de l’OM à l’égard du PSG (wouhou !) Et lorsqu’il évoque la drague ou ses échecs amoureux, il continue à enfiler son collier de poncifs !

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