Christophe Alévêque – Ca ira mieux demain

Christophe Alévêque semble avoir élu résidence au Rond-Point. Après y avoir été Super rebelle, il y présentait l’année dernière une revue de presse mensuelle. Sa glose était périodiquement interrompue par l’irruption de son pote Francky à la guitare qui chantait déjà avec lui ce refrain optimiste, « ça ira mieux demain », titre de ce nouveau spectacle.

L’affiche le présentant en moderne Don Quichotte emmêlé dans le fil de son micro, Alévêque s’adjoint son collègue et régisseur Francky Mermillod pour jouer Sancho Panca dans une séquence assez réussie. Le spectacle est un pot pourri de réflexions sur l’actu auxquelles il nous a habitués, de séquences parfois déjà vues ou légèrement réactualisées comme celle sur les jeunes d’aujourd’hui, amorphes et endormis, et de nouvelles trouvailles comme celle qui constitue le cœur du show : l’humoriste prétend se lancer dans le « stand-up centriste » ! Impossible, hélas… Il a beau essayer, il dérape toujours, s’énerve, et dans ces moments d’exaspération extatique, les images et les mots se bousculent au portillon de son esprit et il nous restitue cette urgence d’un débit accéléré, irascible et acrimonieux.

Vu qu’il ne peut s’empêcher d’aborder les sujets qui fâchent, il lui est difficile de percer dans le stand-up centriste… Pourtant il essaie encore, répétant cette phrase qu’il allonge, petit à petit : « la semaine dernière, je suis allé chez le coiffeur… ». Mais il est chaque fois interrompu par le piano ou par ses propres diatribes, sursaute, s’énerve, bégaie, trépigne et pète les plombs, en se lançant parfois dans des phrases à rallonges où les idées s’empilent, se ramifient et fusent, avant d’exploser dans la salle. S’il y a donc une part laissée à l’improvisation dans ces gueulantes poussées fort, ce show est plus écrit que les précédents.

Philippe Sohier, qui travaille depuis 25 ans avec Alévêque et a mis en scène Phil Darwin, Delphine Zana, Jypey ou Albert Meslay dirige ici son pote foutraque. Certes, l’humoriste reprend deux trois phrases anciennes qui plaisent au public, comme  : « Avec la gauche on ne s’attendait à rien mais on est déçu quand même » ou « Hollande… mais qu’il est beau ! », il reste productif et continue à se renouveler. Toujours indigné, énervé toujours, pour le bonheur de son public.

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