Cyrano m’était conté

Sur la scène du Café de la Gare, on se plaît à retrouver la famille Manesse et ses amis. Dans Cyrano m’était conté, la nouvelle pièce écrite et mise en scène par la mère (Sotha), voici le père (Philippe), un fils (Timothée), ainsi que Pierre-Jean Cherer, Ange Ruzé et Christine Anglio, qui avait triomphé dans Arrête de pleurer Pénélope. Cyrano est ici représenté en émouvant Pinocchio au nez protubérant, enfant, ado, puis adulte, toujours amoureux de sa cousine Roxane folle d’un autre, beau et creux, dont il écrit les lettres d’amour (comme dans la pièce de Rostand mais contrairement à la vie de Cyrano). Autres belles trouvailles de mises en scène : les combats avec des épées sans lame et les différents avatars de Cyrano joué par trois acteurs, qui donnent du rythme à ce spectacle où les affrontements verbaux succèdent aux batailles guerrières… Bien écrit, vivant, le texte de Sotha donne une version personnelle de l’histoire de Cyrano, non seulement à travers la pièce de Rostand, dont il ne reste au final pas grand chose, qu’à partir des œuvres de l’homme de théâtre comme ses lettres ou son Histoire comique des États et Empires de la Lune. Surtout, voilà une libre composition sur les rapports supposés de Cyrano avec ses contemporains, Molière, Corneille, d’Artagnan, ou son maître ès science, Gassendi. Ah, le Grand Siècle, ça inspire !

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