Et si Didier Super était la réincarnation du Christ ?

  • Comédie musicale
  • Spectacle vu le 19 novembre 2011

Sur un mur il est écrit « Libérez la Palestine », « Vendez la Corse aux juifs ! » Didier Super s’est construit une figure étonnante et iconoclaste, caricature de chanteur beauf raté qui fout le bordel à la télé comme personne. Après son one-man-show musical, le voici dans une forme très en vogue : le cabaret trash et approximatif. A la manière de Baer et Rollin dans le Grand Mezze et de bien d’autres, le chanteur humoriste présente une parodie de comédie musicale où il s’entoure de quelques potes, Nadine qu’il dit être sa sœur, Dalila, une bimbo en paillettes rose et Fabrice, excellent en demi-frère débile, avec qui il a créé les têtes de vainqueurs en 2002, un duo de cascadeurs en BMX.

Entre caricature de show à la Michel Berger et bordel punk, cette épopée raconte une descente aux enfers et une recherche de rédemption. Un jour de concert au Zénith de Bar-le-Duc, le chanteur fait une chute. Il doit se reposer chez sa mère et c’est le début d’un cercle vicieux : il perd sa flamme de chanteur engagé, cesse de faire du « hachis de cul » avec les meufs et arrête de composer. Son nounours, unique compagnon, l’interpelle sur les médias, la politique et lui demande « pourquoi autant de pauvres votent à droite ? » « Parce que c’est des pauv’ cons », répond Didier. Transporté en banlieue, il entonne une chanson dédiée à la « vilaine petite racaille en casquette » en manque de tendresse, avant de rechercher le « fumier » à l’origine des problèmes du monde. Fabrice ayant fait son portrait-robot sous les traits de Che Guevara, Didier lui explique la différence entre gauche et droite (voir la chanson en vidéo), et retrouve le méchant capitaliste sous les cocotiers. On entend aussi une chanson sur les familles éclatées de terroristes, une autre sur les Juifs illustrée, façon Guignol, par une poursuite de marionnettes géantes représentant Hitler et deux religieux juif et musulman. Tout le monde en prend pour son grade, mais c’est envoyé sans haine.

Des chansons inédites, du racisme et de la débilité au troisième degré, des clins d’œil à la politique : on retrouve la recette de Didier Super, cascades de BMX en plus. Si ce cabaret punk trash et underground est une vraie création, volontairement ou non, tout est approximatif, à côté de la plaque. Mais sans cet effet chaotique, est-ce que ce serait punk ?


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