Eugenie Fasola, Ugly people

    Il est des jours où je trouve tout le monde moche.

    Moche à en vomir,

    Si moche que ça en devient effrayant autant de laideur réunie. Le défilé de rides de mépris / de poils coupés / de cheveux cassés / de bouches tordues / de fringues toutes grises / d’haleines amères.

    Un spectacle de laideur dont je ne peux m’empêcher d’imaginer les odeurs : parfums en bouteille de verre, déodorant en bonbonnes de spray, lessive en sachet plastique, shampoing en bidon et dentifrice en tube.

    Il est des fois où je trouve tout le monde puant.

    J’ai vu aujourd’hui une femme qui prenait l’air d’une riche
    Cheveux odorants d’une couleur décapante,
    jean’s d’une boutique pour vieille pie, fond de teint trop gluant ou BBcream,
    pas vu les chaussures, mais je vous assure
    qu’à vue de pif elle sentait le vieux caniche.

    Il est des fois où je trouve le monde moche.

    * * *

    Ce texte fait partie des 29 poèmes reçus mercredi 25 mars 2020, lors de la première scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans le compte-rendu de cette restitution virtuelle.

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