F(r)ICTION, le spectacle de la 30e promotion du CNAC 

  • , ,
  • Mise en scène d’Antoine Rigot et Alice Ronfard / Cie Les Colporteurs. Avec Rémi Auzanneau, Hernan Elencwajg, Tanguy Pelayo et Baptiste Petit Bascule coréenne – Banquine, Johannes Holm Veje (porteur) au Portique coréen et Martin Richard (voltigeur), Hamza Benlabied Porteur – Acrobatie, Gwenn Buczkowski au Trapèze fixe, Joad Caron au Mât chinois, Lucille Chalopin aux Contorsions – Equilibres – Acrobatie, Noémie Deumié au Tissu, Léa Leprêtre au Trapèze ballant basse hauteur, Lili Parson à la Roue Cyr, Poppy Plowman au Fil, Sandra Reichenberger au Trapèze ballant, Jules Sadoughi à la Roue Cyr, Léon Volet au Mât chinois
  • Spectacle vu le 23 janvier 2019 à

« Un bon cru », c’est le genre de commentaires qu’on pouvait entendre en sortant de la première de F(r)ICTION, la création de la 30e promotion du CNAC. Comme chaque année en janvier, les élèves cosmopolites du Centre des arts du cirque de Châlons-en-Champagne jouaient leur spectacle de fin d’études la Villette. Et les habitués de l’événement semblaient apprécier ce « cru » circassien, après notamment Avec vue sur la piste, très athlétique, et Vanavara, qui suggérait une atmosphère post-apocalyptique animale.

Voici une création empreinte de simplicité, de légèreté, de beauté. Le spectacle commence par une fête techno, cachée dans une cellule de toile. On devine les corps en mouvement, puis les artistes sortent, font cercle, investissent la piste.

La mise en scène est soignée, esthétique, les corps se croisent, se frôlent. Ça commence avec une bande son hétéroclite, qui enveloppe le chapiteau de nappes sonores hip-hop ou électro, puis petit à petit, comme souvent, les circassiens arrivent sur scène avec leurs instruments, et chacun montre ce qu’il sait faire. Des lignes s’esquissent, se forment, dessinent des figures en mouvement, dans la juxtaposition du fil de fer et du mat chinois. Une silhouette descend du mat tranquillement, perpendiculaire au sol. Le public retient son souffle lorsque la trapéziste fend les airs, avec sa technique de saut vrillé sur le trapèze ballant, et l’œil non averti croit qu’elle manque chaque fois de tomber.

Cette promotion du CNAC appartient à une génération sensible aux questions de genre, comme en témoignent ces costumes non genrés, brassières ou robes pour l’ensemble de la troupe. Il y a des inspirations médiévales ou classiques, lorsque trois créatures aux voix de soprano font le pas de l’oie, bras dessus-bras dessous, sur le Lac des Cygnes ou une chanson de Mylène Farmer. Mais il y a aussi du beat box non simulé, qui donne un coté un peu actuel et combatif à cette mise en scène esthétisante, bruissante de chuchotements

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.