Le neveu de Rameau

Huit ans après, Le Neveu de Rameau retrouve, avec ses deux comédiens et son claveciniste, le velours ocre du théâtre du Ranelagh qui avait accueilli sa création. Dans ce célèbre dialogue philosophique, Diderot se confronte à lui-même à travers la figure du neveu de Rameau, un libertin croisé dans un café proche des jardins du Palais Royal, auquel le philosophe oppose l’aspect raisonné, raisonnable de sa pensée.

L’argent, les femmes, la liberté… Nicolas Vaude incarne avec panache le neveu, un esprit éloquent accablé la réussite de son oncle, le célèbre compositeur, et qui gagne sa vie à divertir les nantis. Nicolas Marié lui donne la réplique dans un registre plus sobre, campant bien l’encyclopédiste élégant et sûr de lui. Bien que parfaitement joués au clavecin, les intermèdes musicaux d’Olivier Baumont rompent le fil du dialogue par leur longueur.

Quant à la mise en scène de Jean-Pierre Rumeau, classique, elle cherche à mettre en avant ce texte où le philosophe fait accoucher son interlocuteur de ce qu’il a à dire, comme dans la maïeutique platonicienne. Une adaptation d’autant plus réussie qu’elle se fond dans le cadre enchanteur de ce salon de musique du dix-neuvième siècle.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.