Les Chiche Capon – Le Oliver St. John Gogerty

Après deux précédents spectacles orientés music-hall, le quatuor de clowns fous revient dans un show plus théâtral. Les Chiches Capons, interjection des héros du film Les disparus de Saint Agil pour dire « Chiche, poltron ! », sont quatre clowns modernes, tout en contrastes, aux styles vestimentaires purement ridicules : un maigre chauve aux cheveux longs, petit slip sous l’imper (qu’on avait découvert en Patrick de Belgique dans le Grand Mezze), un beau gosse qui se peigne avec une brosse à chiens, un grand en mini-short façon Mister Bean et un bonhomme imposant en veste de costard et bas de kimono qui a la voix de Bruce Willis.

C’est à la suite d’un brainstorming dans un pub dublinois, le « Oliver Saint John Gogerty », du nom de l’homme qui inspira à Joyce un des personnages d’Ulysse, que les quatre acolytes ont conçu ce spectacle prétendant conter l’histoire de l’humanité. Alors évidemment, en une heure et quart et presque sans parole, on est loin du compte : ils nous offrent trois ou quatre tableaux bien sentis, notamment l’âge préhistorique où des primates se suivent à la queue leu-leu ou, bien plus tard, ce monarque contorsionniste menacé par son ridicule cousin, le duc de Sicile…

Venus du théâtre de rue, ces comédiens physiques chamboulent la scène parisienne comme Fred Tousch ou les 26000 couverts. Manque peut-être un scénario complet pour donner plus de matière et de cohérence à cette histoire burlesque de l’humanité, mais on se marre à gorge déployée d’un bout à l’autre. Car l’essentiel est là : des personnages qui maîtrisent toutes les facettes du clown, verbal, gestuel, acrobatique. Loin des figures poussiéreuses du cirque à la papa, les Chiche Capon incarnent le clown d’aujourd’hui !

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