Maria Dolores – Maria Dolores Y Habibi Starlight

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  • Avec Maria Dolores et l'orchestre Habibi Starlight (Steef : oud, DJ Cheb Boutros : machines, percussions, Pr Akbar Mamba : percussions, Ahmédée Vlaminck : piano). Mise en scène Gwen Aduh. Composition Sofiane Saidi et Maria Dolores. 
  • Spectacle vu le 7 décembre 2012 à

Maria Dolores, aka Lula Hugo, n’en finit pas de décliner son personnage de cantatrice madrilène. Après sa comédie musicale christique, la voici accompagnée d’un authentique orchestre oriental pour un tour de chant maîtrisé où elle raconte un périple entre Paris et Bagdad. Femme fatale abandonnée, amoureuse au cœur battant, Maria est à la dérive… Douze ans après son dernier concert parisien, où Pierre-Paulo lui a souri « de son sourire d’or et d’argent », la voilà de retour dans la ville du grec-frites et du panini qui lui rappelle la trahison de son amant et sa fuite en Orient.

Comme à son habitude, la comédienne soigne son entrée en scène, dans un faste oriental du meilleur effet : le visage recouvert d’un masque de perles qui lui sied à merveille, Maria entame une danse et un chant soutenu par un groupe très au point. En plus de lui donner passionnément le la, ses quatre musiciens animent certains passages avec une jolie tchatche. Entre les chansons, la comédienne dévoile son épopée orientale. Alors qu’elle s’apprête à mettre fin à ses jours, une voiture qui passe par là l’emmène à Marseille. Elle plonge du bateau pour l’Algérie et se prend dans les filets d’un pécheur qui la vend au marché aux esclaves. On la retrouve danseuse de cabaret à Oran, rachetée par Omar Sharif avant que des bédouins indépendantistes ne la ravissent. Prenant la fuite, assoiffée, griffue et poilue, elle traverse le désert jusqu’au Caire où elle embarque en pension complète sur une croisière Costa qui la remet d’aplomb, avant de rencontrer Saddam Hussein à Bagdad et Yasser Arafat en Palestine…

Voilà une épopée foisonnante, à l’image des spectacles d’Arnaud Aymard, un show parfois brouillon mais fourmillant de ressources. Le public partage le plaisir que la comédienne prend à s’imaginer des histoires et à enfiler des costumes de princesse orientale ou de sirène échouée sur une brouette. De nombreuses trouvailles émaillent cette aventure, délires sur les accents, intermède coupé-décalé ou ce détournement ironique de la chanson patriote de Sardou, « Ils ont le pétrole !…mais c’est tout ».

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