Miriem Méghaïzerou, Border-line

    Border-line

    Qui dissipe la cause humaine
    Zone portuaire densifiée sans horizon

    Jets de rocaille à la rocade
    À cran-drame tunnel
    À l’accroche-lame dans la lande
    Il pleut des coups de tonfa et des visières
    Sur la contrebande humaine

    Tu es devenu un ennemi, un assaillant, un occupant
    Jungulaire habitant d’une zone d’inhumaine condition

    Hommes à bout de force, d’assauts et de violence
    Force projectiles frondeurs lassos et des amarres

    Sonne l’alerte
    Sécession terrestre et maritime
    Séparation cernée d’uniformes va-t’en-guerre

    Mais tu rampes encore plus et loin vers la crayeuse Albion armée de douves
    Le dos rompu déjà les os déjà rincés par le clavecin d’hiver sans fin
    Quel espoir t’est permis
    Que ne s’achève là ton chemin ?
    L’Europe, la vieille Europe est trop vieille pour s’éveiller à la misère. Elle sévit, sombre
    murmure. Après avoir occupé des deltas, dragué des fleuves et des rivières, épuisé des mines et étêté des sommets, elle blesse et matraque.

    C’est la border-line ultime et abyssale

    photo de Miriem Méghaïzerou pour la 2e scène virtuelle du chat noir

    photo de Miriem Méghaïzerou pour la 2e scène virtuelle du chat noir

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    Ce texte fait partie des 37 poèmes reçus mercredi 15 avril 2020, lors de la deuxième scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans ce compte-rendu.

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