Mustapha El Atrassi – Nouveau spectacle

Mustapha avait 19 ans quand on l’a découvert, huit ans après le début de sa carrière. En 2005, avec Tomer Sisley ou Jamel, il était un des premiers à amener le stand-up en France. Dans ce 3e show où il a troqué son MIC pour un micro cravate, on le retrouve toujours à l’aise pour tchatcher, improviser, balancer sur des thèmes qui surprennent : indisposition à l’égard des rastas blancs, refus du communautarisme ou critique de la frustration sexuelle des Musulmans, facteur de violence selon lui.

Car il pourfend dès le départ les gens qu’il déteste, en prévenant les spectateurs qu’« on va haïr ensemble » au cours de cette soirée cathartique. Il raconte la masturbation sur internet façon Alexis Macquart, le site Copains d’avant comme Jérôme Commandeur Facebook, ou l’émission Confessions intimes comme Maxime. Puis c’est la liste des gens qu’il abhorre : gars en bonnet péruvien qui jouent du djembé, genre Zaz (« elle a du kebab sous les ongles »), mecs aux cheveux longs, familles naturistes et… les Reubeus agressifs, auquel il consacre un long développement.

Le dimanche soir, petit, lorsque venaient les scènes d’amour du film sur TF1, son père le regardait énervé et exaspéré, les traits tirés comme après avoir mangé un pamplemousse. Ce faisant, il évoque sa famille sans parler de ses frères et sœurs, en particulier Amale El Atrassi, qui a sorti un livre pour raconter les violences paternelles, déplorant au passage l’indifférence de son frère depuis dix ans de succès. Il se moque aussi des Algériens qui sortent leur drapeau à tout propos, imite les lascars au vocabulaire monosyllabique.

En dehors de cette critique appuyée, le show affiche un ton léger, 1h15 de pur stand-up véloce et aérien, où le comédien rebondit sur tout. Car avant d’être un bon sniper TV, Mustapha est un showman amoureux de la scène, qui commence à y dévoiler un peu de sa vie, en mettant de côté ce qui pourrait le gêner.

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