Philippe Duquesne en Gainsbourg – « Par hasard et pas rasé »

  • De Camille Grandville & Philippe Duquesne. Avec Philippe Duquesne, Célia Catalifo, Valentine Carette & Adeline Walter. Piano et arrangements par Joël Bouquet, contrebasse Patrice Soler, batterie Guillaume Arbonville. Copyright Philippe Delacroix
  • Spectacle vu le 19 décembre 2012 à

Quinze ans après avoir incarné Gainsbourg dans les Deschiens, interprété « Bonie and Clyde » avec la géniale Lorella Cravotta ou « Je suis venu te dire que je m’en vais » avec Yolande Moreau, Philippe Duquesne monte sur scène pour un show entièrement consacré au chanteur. Non, ce n’est pas une nouvelle parodie de Gainsbarre – on pourrait presque regretter le manque de passages comiques -, mais une interprétation très juste d’un répertoire choisi, avec trois musiciens aguerris, Joël Bouquet, Patrice Soler, Guillaume Arbonville, et deux choristes élancées, Célia Catalifo et Valentine Carette.

Sur scène débarquent Franky et son orchestre, un petit groupe de province en gala – « gala, gala, gala », redit ici Duquesne en clin d’oeil à sa phrase fétiche . C’est assez ingénieux : le comédien rend hommage à l’immense Gainsbourg et se mettant dans la peau d’un chanteur de seconde zone… Tout le long du show, il ne cesse de cloper et d’écluser du Jack Daniel’s à petites lampées, agacé par ses zicos en retard, charmé par sa rencontre avec une Melody Nelson de gala… Mais finalement, ce sont ses propres souvenirs que le comédien raconte, l’achat de son premier 45 tours, « L’ami Caouette », « Harley Davidson » qu’il écoutait sur son solex en prenant la route de Béthune à Berck-sur-mer, ou ce « Par hasard et pas rasé » qui lui rappelle un dépit amoureux… C’était au championnat de France de natation des écoles, il avait raté son plongeon et Laetitia, devant ses copines, s’est moquée de lui.

Alors, oui, Duquesne nous raconte un peu sa vie, mais on l’écoute parce qu’il nous livre un tour de chant impeccable, agrémenté de quelques rares tirades à la Gainsbarre, un ou deux « Pas dégueulasse », « allez les p’tits gars »… Et puis on découvre des chansons méconnues, « Par hasard et pas rasé » qui donne son titre au spectacle, ou « l’appareil à sous », en plus des classiques comme « Le Poinçonneur des Lilas », « Black trombone », ou ce « Requiem pour un con » débité façon défouloir en duo avec le batteur.

De temps en temps sont projetés des vidéos où apparaissent Anne Benoît ou Yolande Moreau, clin d’oeil au fameux tandem d’il y a quinze ans. Le comédien termine en apothéose avec sa propre variation échevelée de « Variations sur Marie-Lou », une envolée où les mots se bousculent et le laissent ému, comme le public. Morel avait joué au chanteur, Duquesne aussi et ça vaut le détour…

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