Spamalot

A l’heure où les Monty Python annoncent leur reformation, la version française de Spamalot, leur comédie musicale mise en scène par Pef, ex-Robin des bois, continue de triompher à Bobino. Depuis 2005, cette adaptation du meilleur film de la troupe, Sacré Graal !, rencontre un succès planétaire. C’est une parodie de la légende arthurienne, dont le livret et les paroles ont été composés par Eric Idle.

« Spamalot » fait référence au mot spam, utilisé par les Monty Python dans un sketch célèbre où il est l’ingrédient essentiel d’une gargote anglaise : contraction de « Spiced Ham », il désigne la viande hachée en conserve consommée par les soldats américains pendant la Seconde Guerre et distribuée aux populations affamées d’Europe. D’où, ensuite, le sens de courrier indésirable envoyé en masse.

Voici 2h30 – dont un entracte – de show survolté, rythmé, marrant : un ballet parfaitement orchestré où chacun se met au diapason des autres. C’est d’autant plus délectable que certains de ces comédiens sont issus du one-man-show, comme l’excellent Arnaud Ducret ou Florent Peyre. En plus de jouer au cordeau, ils chantent sous la baguette du chef de chœur. PEF, sympathique en Roi Arthur, dirige bien sa troupe, sans abuser d’effets parodiques façon Louis de Funes…

On retrouve des passages essentiels du film comme la carriole recouverte de cadavres à moitié morts, la visite au couvent de bonnes sœurs coquines ou le combat contre le chevalier-tronc. Sans oublier le lapin de bois des Anglais et ces Français aux casques protubérants, joués comme des idiots débordant d’insanités (génial). Certaines choses sont passées à l’as et des extraits d’autres sketchs des Monty Python intégrés, ainsi qu’un nouveau personnage, la Reine Guenièvre. Mais l’esprit du film est là, adapté à la sauce française, comme la célèbre chanson de La vie de Bryan : « Regarde toujouuurs le booon côté d’la life » !

18 comédiens, chanteurs, 180 costumes et des décors féériques : on ne s’ennuie pas, car c’est rythmé et parodique. Ainsi les longues chansons d’amour typiques des comédies musicales sont mises en abyme et désignées comme chiantes. Il y a aussi des clins d’œil au music hall, strass et paillettes, tenues sexy, tandis que les comédiens montrent leurs fesses à tout bout de champ. A l’époque où triomphe le stand-up et la performance individuelle, on se réjouit de découvrir ce travail d’équipe à Bobino, là où s’était joué Avenue Q, une autre grande oeuvre collective.

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