Brontis Jodorowsky dans Le gorille, d’après Franz Kafka

Alejandro Jodorowsky, réalisateur, acteur, écrivain et scénariste de bande dessinée, a créé le groupe Panique avec Roland Topor et Fernando Arrabal. L’année dernière, il a adapté la Communication à une académie de Franz Kafka pour en faire un monologue théâtral joué par son fils Brontis, qu’on découvre seul en scène au Lucernaire.

Un singe parlant donne une conférence à l’attention des membres d’une Académie qui viennent de le récompenser. Sur scène, une chaise, un pupitre et cinq posters en noir et blanc de savants de l’époque. Capturé dans la forêt africaine, enfermé en cage, ce gorille a appris la langue et les mœurs des hommes pour devenir libre : après avoir été un phénomène de music-hall (à l’instar de la vénus hottentote, dont le film d’Abdellatif Kechiche raconte l’histoire atroce), il est reconnu par les hommes lorsqu’il mise en bourse, devient riche, humilie ses employés et séduit les femmes par sa fortune.

Tout en réprimant convulsivement ses réflexes de gorille, le singe savant s’en prend frontalement à cette espèce, prétendument civilisée, qui se targue de posséder une âme. Musique et lumières mettent en valeur l’émotion sur le visage maquillé de Brontis Jodorowsky. Sans jouer la sauvagerie de Christophe Lambert dans Greystoke, il suggère le côté simiesque de son personnage comme un état latent, inné, avec une gestuelle d’une inquiétante étrangeté.

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