Kim Giani – La musique, tout ça tout ça

Les spectacles qui ont pour sujet la musique ne sont pas légions. La vulgarisation du genre est faite version classique par le pianiste Jean-François Zygel, version pop par Chilly Gonzales qui inclut des moments pédagogiques dans ses concerts, et, rayon humour, par Thomas VDB qui consacrait son premier one-man à son expérience de rédac’ chef d’un magazine rock, en livrant ses anecdotes de concerts, ses rencontres avec des musiciens, ou sa passion pour Queen.

C’est un spectacle très ambitieux que celui de Kim Giani, multi instrumentiste ultra prolifique, plus musicien que comédien : il s’agit de raconter l’histoire de la musique depuis son origine antique jusqu’à nos jours, en l’incarnant. Pour ce faire, quoi de mieux que de recourir à cette bonne vieille figure de l’allégorie ? Le voici donc mué en Euterpe, déesse antique de la Musique, en consultation chez le Psy des Arts (ce prétexte restant à l’état de prétexte tout au long du spectacle). Soit un dispositif comique bien usé : le comédien seul en scène adressant son propos à la figure du psy, personnage absent qu’il interpelle sans bien y croire, « mais non docteur », « mais si docteur », ce qui donne lieu à un monologue assez artificiel.

C’est dommage parce que Kim Giani se livre à un difficile exercice de vulgarisation duquel il se sort plutôt bien. Seulement voilà : au lieu de faire une conférence ou un monologue, il enrobe le tout des oripeaux les plus ringards du one-man, avec un jeu scénique minimal, certes, mais aussi des tentatives de blagues qui tombent à plat.

Le musicien évoque Pierre Henry, John Cage ou Frank Zappa, rappelle la contribution inaugurale de Pythagore qui a inventé l’accord pythagoricien, l’immense travail de Bach – « ah JS, quel bout en train celui-là ! » -, l’invention au 20e siècle de la série dodécaphonique. Le problème, ici, c’est qu’il n’y a pas une note de musique, à l’inverse de son précédent spectacle, un show pour enfant bien nommé Play. Si Kim Giani avait inclus de petites illustrations sonores ou des séquences filmées comme le court-métrage du début, peut-être qu’on se serait marré un peu plus… En tous cas, ce long soliloque aurait été plus rythmé, une notion aussi essentielle en matière d’humour que de musique !

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