Les Chiche Capon – LA 432, le la universel

Le retour sur scène des Chiche capons se savoure comme un mets rare. Des clowns aussi vifs et actuels ne se trouvent pas à tous les coins de rue. D’autant qu’au regard du stand-up, ce genre partagé entre démarches intellos et foraines n’a pas la faveur du public. Après le Oliver Gogerty, ce nouveau spectacle s’est tissé à partir de la notion de LA universel, accordé au diapason de Ricardo Lo Guidice, qui poursuit ses performances de beatboxer, guitariste et crooner à l’organe vibrant. Ici à la pédale sampler, il superpose les boucles pour créer des ambiances country, salsa ou hip-hop sur lesquelles improvisent ses camarades, sur fond de parodie de planétarium, avec explications scientifiques sur le La universel, « 432 Herks », soit la fréquence de l’eau. Il y a aussi des chansons enfantines, « Planète Aluminium » ou « Vamos a comer… el crocodilo », ce texte écrit par Fred Blin suite à « une déception sentimentale lors d’un échange scolaire » !
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Avant même le début, on est dans le bain : les clowns, en coulisse, se chamaillent, s’imitent et se coupent la parole… On reconnait la voix de fausset de Fred Blin, meneur de troupe à la fois visuel et loquace. Patrick de Valette est peut-être encore plus fou qu’avant, dans son costume de cellophane au membre proéminent. Mathieu Pillard toujours plus effacé, joue au badaud appelé à découvrir le monde. Et Ricardo Lo Guidice, magistral, révèle ses qualités de comédien dans une scène de « cowboy cherchant sa cowgirl »…
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Si une partie de ces sketchs figuraient dans la carte blanche du quatuor au Samovar, on les découvre encore plus travaillés, percutants, comme le numéro de Fred Blin en beau gosse mutique accompagné d’un assistant grimacier (Patrick de Valette), ou le duo de la danseuse indienne et du fakir… Oui, les comédiens changent toujours de costumes, trouvant toujours le raccord burlesque et inattendu qui donne à leurs tenues le ridicule le plus contemporain.

Ça se bouscule et ça remue, sur scène comme dans les rangs, dans une débâcle visuelle et sonore structurée de bout en bout… Du grand art scénique !

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