Ed Wood, Everest

    La poésie crois-moi c’est savoir lâcher-prose
    Aux souliers de l’ennui je noue des lacets roses
    Je les enfile aux pieds de mes alexandrins
    Pour qu’ils piétinent gaiement la langue aux lois d’Airain

    Mes mots, des coups de fouet dans une soirée fétiche
    Pétillants et amères comme une coupette de Spritz
    Pourquoi suis-je si pauvre, quand mes rimes sont si riches ?
    Je dors dans l’caniveau elles passent leurs nuits au Ritz

    Je dégaine les bons mots quand on veut me blesser
    Le savoir est une arme, l’humour mon bouclier
    L’auto-dérision, la plus fidèle des comparses!
    Car j’ai choisi de faire de mes faiblesses une farce

    La poésie à temps perdu c’est un pari
    Pour embellir la vie et ses intempéries
    Qu’il vente, qu’il pleuve qu’il neige: être celui qui reste
    Qu’importe les flocons pourvu qu’on ait l’Everest
    Qu’importe les flocons pourvu qu’on ait l’Everest

    * * *

    Ce texte fait partie des 29 poèmes reçus mercredi 25 mars 2020, lors de la première scène confinée du Chat Noir. Retrouvez les autres dans le compte-rendu de cette restitution virtuelle.

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