Stan – En goguettes

En cette période chargée en « affaires », rien ne vaut un retour aux fondamentaux de l’humour français : les chansonniers. Mais plutôt que d’aller écouter les stars des Deux ânes ou du Caveau de la République, pourquoi ne pas suivre Stan dans sa tournée des bars parigos ? Stan est un spécialiste de la goguette, une vieille tradition française qui consiste à détourner l’air d’une chanson connue pour y mettre son propre texte, souvent blasphématoire. Tous les lundis soirs, il chante à la « Goguette des z’énervés », au Limonaire, mais c’est dans un bar de Bastille, l’Angora, qu’on découvre ce gars sympa, l’air guilleret, qui entonne ses couplets vachards entre un pianiste et un contrebassiste au poil.

A mille lieux d’un stand-up nourri à la télé-réalité et au Mac Do, mais pas si loin de certaines soirées slam, Stan écrit chaque semaine un nouveau texte sur l’actu politique. Il évoque ainsi les frasques de Michèle Alliot-Marie en Tunisie ou de Strauss Kahn à New York sur des airs de Gainsbourg, Brassens, Nougaro, Carlos ou Richard Gotainer. « Il aurait pu au moins mettre une serviette, M. Strauss Kahn », lâche le chansonnier d’un ton grandiloquent et la salle explose de rire. Entre autres titres parodiques, « J’suis le président du Sénat », « Quand Sarko dégrafait son corsage », « Triple A », « Khadafi Khadafi », ou « Fredo l’intello », hommage à Frédéric Lefebvre, grand lecteur de « Zadig et Voltaire ».

Voici, en un clin d’œil, une heure et demie de textes jubilatoires et bien troussés, sur des musiques parfaitement interprétées. D’une façon plus classique que la Chanson du dimanche, Stan envoie une satire vigoureuse qui nous rabiboche avec une tradition considérée, à tort ou à raison, comme ringarde. Et chaque spectateur, quelque soit son style, semble y trouver son compte.

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