Patson – Mon nom est Patson

Patson revient avec son nouveau stand-up, le quatrième, tandis qu’il monte avec des jeunes des « top show » en partenariat avec des mairies de banlieue, comme à Sarcelles en 2013, dont se joue au Splendid « La vie de ma mère – ma banlieue est drôle », un « cours de sociologie humoristique sur la banlieue » qui reproduit hélas plus de clichés qu’il n’en évite.

Seul en scène en revanche, Patson est toujours aussi vif, avec son débit véloce et plein de nouvelles vannes. D’ailleurs, quand on lui reproche de ressortir d’anciennes blagues, il s’étonne : « tu as rigolé une fois, pourquoi tu ne rigolerai pas deux ? » Il nous fait part d’un changement d’importance : depuis qu’il a eu ses papiers, il se permet de vanner les Blancs, cette seule catégorie qu’il épargnait jusqu’alors, craignant qu’ils ne bossent à la préfecture. Oui, il est encore et toujours question des communautés, mais c’est avec légèreté que Patson évoque Blancs, Noirs, Chinois, Arabes, Antillais et, avec plus de précision les Africains. Il n’oublie pas les Pakistanais dont il ridiculise l’accent (douhourou pour deux euros), lui qui, bien qu’arrivé en France à 7 ans, semble cultiver son accent ivoirien comme un totem… Sur ce fond de commerce communautaire, le comédien emboîte les clichés dans une perspective comique qui les dépasse, non sans bons sentiments quand il évoque son voyage en Cote d’Ivoire avec son éclairagiste blanc (alors que lui est noir, vous vous rendez compte !), lors d’une fin de spectacle un peu démagogique où il salue toute la planète en pensant à ceux qui souffrent.

Mais l’essentiel n’est pas là : c’est le rythme, implacable. Le métier de faire rire, Patson connaît, et il enchaîne les vannes si vite que vous riez à la précédente quand vous comprenez la suivante. « Aujourd’hui on vit plus » est le gimick qui scande ce portait d’une époque marquée par la crise, où les pauvres sont toujours plus nombreux. Et c’est dans la peau d’un pauvre qu’il évoque la circulation alternée ou la possibilité d’une journée de transport gratuit : « mais nous on vous a pas attendus pour voyager gratuitement, même la petite est restée naine pour pouvoir passer sous le tourniquet. » Patson exploite au mieux la logique humoristique du stand-up : caricaturer une situation étrange jusqu’à l’absurde pour faire rire et réfléchir. C’est clownesque et intelligent, voire macho lorsqu’il dévoile sa tactique pour « conjuguer » une fille le week-end, après s’être volontairement embrouillé avec sa copine. Bonus comique : sa typologie des différentes manières dont jouissent les femmes, selon évidemment qu’elles sont noires, blanches, arabes ou asiatiques… Bref ça fuse à cent à l’heure et c’est à prendre au dixième degré comme au premier, dans un grand éclat de rire !

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