Loin des gros effets de Scooby-doo, c’est puissance d’évocation de la littérature qui caractérise ce spectacle adapté de contes de Maupassant, Théophile Gautier et Jean Markale. Car l’attention des enfants est ici littéralement accrochée par ces histoires, sans que ceux-ci ne soient rebutés pas le classicisme d’une langue où fantôme se dit spectre. Les comédiennes interprètent avec justesse deux femmes-spectres qui jouent à celle qui racontera l’histoire la plus effrayante. Elles savent s’y prendre pour faire naître d’un masque un fantôme, d’un mot un frisson ou suggérer à l’aide d’un drap les flots ondulant d’un fleuve où dort un noyé. Sans hémoglobine ni effet superflu, avec un art à l’ancienne, qui procède de l’ombre chinoise et de la suggestion, ce spectacle suscite une vraie peur bleue chez ses jeunes spectateurs.