Même les chevaliers tombent dans l’oubli de Gustave Akakpo

  • De Gustave Akakpo. Mise en scène Matthieu Roy
. Collaboration artistique Johanna Silberstein
. Avec Gisèle Adandedjan, Carlos Dosseh, Charlotte van Bervesseles. Affiche de Bruce Clarke.
  • Spectacle vu le 25 avril 2013 à

On a découvert Gustave Akakpo avec Chiche l’Afrique, un stand-up sur la politique-spectacle taclant la françafrique et les dictateurs du continent. Outre sa dimension de showman, Akakpo est aussi, entre autres, un auteur de théâtre souvent récompensé, en résidence dans le 93. C’est en compagnie des écoliers du département qu’il a conçu ce court spectacle rempli de trouvailles, 45 minutes de jeux d’images et de sons sur les différences de couleurs de peau et de cultures. Heureusement, cette commande du Conseil Général de Seine-Saint-Denis est plus vivante qu’un simple programme de vivre-ensemble : ça commence par de hautes images d’ados projetées sur des panneaux. Ils dansent, jactent, se coupent la parole et invectivent un élève africain, Mamadou, en le questionnant sur ses origines

Plus exactement, c’est l’histoire de deux enfants dans la même classe, Mamadou qui est noir, George qui est blanche… Ni l’un ni l’autre ne sent adapté à son environnement, à sa famille, à sa couleur. Ces personnages sont interprétés par des adultes, béninois et français : Carlos Dosseh (Mamadou), George étant jouée par deux comédiennes, Gisèle Adandedjan et Charlotte van Bervesselès, qui incarne par ailleurs avec une grande aisance corporelle les cinq silhouettes d’ado.

Complétant l’audacieuse mise en scène de Matthieu Roy, qui avait monté la Conférence de Christophe Pellet, la scénographie de Gaspard Pinta et la vidéo de Nicolas Comte révèlent un travail sur l’image et le clair-obscur, les silhouettes des comédiens se mélangeant avec les ombres chinoises, le tout enveloppé par la sonorisation électro hip-hop de Mathilde Billaud. Passage du noir au blanc, changements de peaux comme mues de serpents, jeux d’ombres se succèdent. Quant aux paroles, ce sont surtout les moqueries, onomatopées et accents qui font rire les collégiens pantinois ! Opération réussie pour ce spectacle qui parle à ces jeunes, avant de convaincre un public plus large, chacun vivant sa propre expérience sensorielle.

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