Michèle Bernier – Et pas une ride !

Après Le Démon de Midi adapté d’une BD de Florence Cestac, Michèle Bernier sort le DVD de son second one-woman-show. Finie l’époque de son trio avec Mimie Mathy et Isabelle de Botton qui racontent dans un bonus leur rencontre au Petit Théâtre de Bouvard il y a trente ans. Michèle Bernier a 50 ans mais « pas une ride ». La comédienne débarque déguisée en vieille dame, façon vamp, balais serpillière en guise de caniche, pour montrer une image de la vieillesse qui l’angoisse. Son déguisement enlevé, elle pousse une gueulante annonçant le ton du show : « J’en veux pas de mes 50 ans ! ». Entre gouaille et pathos, voici la confession d’une femme seule qui refuse de vieillir.

Le morceau de bravoure du spectacle : l’épreuve de la mammographie, le sein aplati sur la plaque glaciale d’une machine SM, dont Michèle Bernier parle comme Florence Foresti du « Vietnam de l’accouchement ». La fille du Professeur Choron évoque aussi ses deux ados, dont les potes trouvent « qu’elle assure pour son âge » et le fossé générationnel qui les sépare, notamment lorsqu’elle les emmène à la brocante plutôt qu’à la FNAC, découvrir un mange-disque ou un vieux téléphone, bref, des « antiquités » ! Elle entonne trois chansons un peu ringardes, un rock, le « tango de la ménopause » et une mélodie chinoise en hommage aux nouveaux proprios du tabac du coin.

On ne dit pas « vieux » aujourd’hui mais « senior » ou « retraité », observe-t-elle, avant de passer en revue la presse senior, les pubs pour obsèques, monte-escalier (voir Patrice Laffont) ou baignoires à porte (un des passages les plus marrants). A l’inverse de son père à l’enterrement duquel elle a croisé Reiser, Topor et Gainsbourg, elle souhaite un « enterrement entièrement biodégradable ». Le ton devient sérieux, à la limite du pathos lorsque, « très en colère contre le temps », elle fait le flash-back de sa vie, ses vacances dans la Meuse chez sa grand-mère, son mariage, son divorce avec Bruno Gaccio jamais cité, à qui elle demande pardon d’avoir été chiante, car « le pardon c’est la liberté et la liberté ça donne des ailes ».

A l’issue de cette thérapie d’1h40, la comédienne semble pouvoir enfin affronter la crise de la cinquantaine, sa condition de femme ménopausée et future grand-mère. Certes, ce seul en scène autobiographique, plus émouvant que drôle, a inspiré sa « biogravie » à Pascal Légitimus, son compagnon dans Nuit d’ivresse mis en scène par Balasko. Mais au final, on peut passer à côté.

Enregistré au Bataclan le 24 mars 2011.

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