Valentine Revel – César, Valentine et les autres

Depuis qu’il a changé de direction, le Ranelagh, ancien salon de musique du 16e inscrit aux monuments historiques, affiche une programmation vivante et rajeunie. Nouveau pas dans cet élan, le festival d’humour au féminin « Rire avec elles » parrainé par Alex Lutz et présenté entre le 19 et le 24 mars devant un public nombreux, un jury de professionnels et un jury des lectrices Biba (qui ont distingué respectivement Émilie Chertier et Nadia Roz). Quinze filles humoristes, parmi lesquelles Joséphine Ose ont joué leurs shows au cours de cinq soirées présentées par Léa Lando, animatrice télé qui se lance aussi dans le one-woman-show. Ce soir là, avant que Valentine Revel, qui vient de rejoindre l’atelier Palmade, n’ouvre la soirée, Léa Lando met l’ambiance en interpellant joyeusement Caroline Loeb, auteur de « C’est la ouate que je préfère », qui lui renvoie une vanne.

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Style BCBG de l’ouest parisien, Valentine Revel, durant trois quarts d’heure, semble à l’aise sur scène. Avec la même passion que Kyan Khojandi pour le cinéma (voir, avant Bref, le Festival de Kyan), la comédienne imagine une cérémonie de Césars délirante, où elle joue tous les rôles, d’abord celui d’une maîtresse de cérémonie snob qui va finir bourrée au Martini. Entre les références au 7e art, dîner galant avec Sean Penn ou clin d’œil à la prestation stupéfiante de Sophie Marceau à Cannes, Valentine Revel glisse d’autres sketchs.

Elle incarne cette mamie du 16e qui accompagne au bac à sable son petit-fils, un métis, oh, avec ce qu’il faut de préjugés pour faire rire. On a l’impression du même personnage en plus jeune, lorsqu’elle joue sa mère, pimbêche refaite en robe Chanel, une fleur dans les cheveux, à qui elle présente son petit ami, soumis à une volée de piques ou d’allusions blessantes, comme à calvitie naissante (« vous avez des problèmes de thyroïde dans la famille ? »). Dans un excellent sketch qui sent le vécu, elle se montre en hôtesse d’accueil aux ordres d’une chef idiote et tyrannique (« t’as un épi dans ton cheveu »), qui pète les plombs quand les visiteurs ne répondent pas à son salut : « Je suis hôtesse d’accueil, j’existe ! »

Comédienne à la personnalité singulière, Valentine Revel gagnerait peut-être à travailler son élocution, un brin lente et monotone, pour accrocher le public au rythme de sa phrase.

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