La Folie Kilomètre – Rivages

Présenté au festival d’Aurillac 2016, Rivages, le nouveau projet du collectif La Folie Kilomètre qui regroupe des artistes issus du spectacle vivant, des arts plastiques et de l’aménagement du territoire, crée autant d’attente que de déception… Comme si trop de choses avaient voulu être montrées dans cette déambulation en voiture qui commence comme un vrai road movie. Nous sommes conviés sur un parking en bordure de ville où sont alignées 22 voitures – certains spectateurs conduisent, d’autres sont passagers. Une hôtesse nous apporte des pop corn et nous invite à allumer la radio pour nous brancher sur un canal spécifique. L’ambiance sonore est posée, qui évoque d’abord un feuilleton radiophonique de France culture, façon road trip nocturne.

La première scène s’observe sur le parking, avant d’avoir démarré : une voiture prend de l’essence à une pompe et démarre pour un périple qu’on suit à la file. En écoutant la radio, on entend ce qui se passe dans cette première auto : un conducteur prend en stop une jeune fille tombée en panne qu’il conduit à l’usine où elle travaille. On démarre, on roule un peu et voici que nous débouchons dans une zone industrielle d’Aurillac où se dévoile un tableau nocturne réussi : ouvriers et employés de l’usine en plein travail de manutention. La mise en espace est convaincante, elle attire même des campeurs espagnols un peu éberlués de voir le parking s’animer si tard en forme de ballet mécanique.

Mais passée cette première phase, la surprise s’estompe. C’est une suite de tableaux, d’étapes urbaines renvoyant chacune à un thème plus ou moins identifiable, plutôt moins lorsqu’il s’agit de tourner en rond dix minutes sur un parking où évoluent des comédiens dont on comprend mal la fonction. Puis on continue à rouler, toutes les voitures formant une file dont nous fermons le cortège, sans qu’il ne se passe grand’ chose. On attend en vain une interactivité entre les comédiens et les spectateurs du parcours – à part quelques appels de phares de la voiture qui nous suit –, jusqu’à un dénouement où nous sommes conviés à sortir pour suivre un comédien-guru. Ou nous mène-t-il ? Vers un espace ouvert où, sur une pelouse, de grandes lettres lumineuses forment des mots censés nous faire réfléchir. Après ce parcours dans les marges péri-urbaines, la compagnie nous invite à observer l’horizon… avec un didactisme un peu appuyé !

2 Comments

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