Le gros diamant du prince Ludwig, mis en scène par Gwen Aduh

Gwen Aduh, qui a traversé la France avec les créations loufoques et exigeantes de sa compagnie des Femmes à barbe, poursuit son entreprise de théâtre populaire de qualité, après avoir remporté le Molière de la comédie pour sa précédente création. La recette ayant idéalement fonctionné, il adapte une autre comédie burlesque des trois mêmes auteurs anglais, Henri Lewis, Jonathan Sayer, Henry Shields. Cette fois, c’est une histoire de braquage de banque surréaliste et ça commence très fort par l’évasion d’une prison dont le maton est joué par le dézingué Nikko Doggz à la voix outrée. Les autres comédiens sont à l’avenant, dans cette comédie ou le non-sens et l’absurde sont poussés à leur paroxysme, au risque de lasser par l’exagération et la répétition. De la fine équipe précédente, on retrouve notamment Aurélie de Cazanove, Jean-Marie Lecoq et Miren Pradier.

Sur le papier, cette comédie catastrophe est déjà enlevée, mais Gwen Aduh y a ajouté son grain de sel et de folie, avec des clins d’œil aux films Mission impossible ou Casablanca. Il a peaufiné une mise en scène très ambitieuse du point de vue technique, incluant deux scènes en apesanteur, où les comédiens réalisent des acrobaties presque jamais vues au théâtre. Quant à l’ambiance, c’est celle de l’Amérique des années 50, rythmée par les chansons rock de trois zicos qui jouent aussi les figurants, aux côtés d’une séduisante tentatrice, d’un patron de banque ridicule, d’un pickpocket puérile, du plus vieux stagiaire d’Amérique et d’un gangster charmeur qui semble sorti d’Happy Days.

Fin juin, la comédie était encore en rodage et la logistique assez lourde freinait le rythme du burlesque et l’aisance du jeu. Nul doute que ce spectacle resserré fonctionnerait mieux, en moins d’une heure 30 au lieu de cette heure 40 assez poussive par moments, bien que tout s’accélère vers la fin. Mais malgré ces réserves, il faut reconnaître que Gwen Aduh a trouvé la formule idéale, celle qui coïncide avec le goût du public parisien en 2017 !

De Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields, adaptation et mise en scène de Gwen Aduh, avec Jean-Baptiste Artigas, Jean-Philippe Bèche, Aurélie de Cazanove, Niko Dogz, Pierre Dumur, Lionel Fernandez, Jean-Marie Lecoq, Julien Pouletaud, Miren Pradier, Pascal Provost, Aidje Tafial.

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