Maria Dolores y Amapola Quartet

Inénarrable diva madrilène, Maria Dolores parcourt le monde avec la grâce d’un dauphin ballonné, la voix gonflée de sentiments qui émeuvent… Une nouvelle fois, elle se produit à Paris, après qu’on l’a vue dans un show dédié à la vie du Christ, dans une formation orientale, dans un collectif féministe ou bien animant un cabaret ou l’autre. C’est pour honorer la musique qu’elle aime, le tango et ses anciennes amours argentines, qu’elle investit de sa sublime présence le Bal Blomet, à la suite de Yanowski. Comme ce dernier, elle nous transmet un peu de l’atmosphère humide et pittoresque des milongas de Buenos Aires.

Hergé avait imaginé sa castafiore, le Rossignol milanais, en s’inspirant de Florence Foster Jenkins, une riche héritière américaine dépourvue de talent. Pour concevoir son personnage de biche madrilène qui sait chanter et faire rire, Lou Hugot s’est peut-être imprégnée de Maria Callas et de Montserrat Caballé. Devant un public un peu vieillissant qu’elle ne manque pas de railler affectueusement, la clown castafiore s’entoure d’un orchestre pour porter ses airs bien lancés, quatre musiciens qu’elle ne cesse d’interrompre pour se livrer à des monologues savoureux.

Elle improvise à loisir, fait des papouilles à son cher bandéoniste Michel Capelier, ancien directeur du conservatoire de Paris 8e, qui se lance dans des monologues ronflants sur la musique. Les trois autres musiciens sont plus discrets : la pianiste Sandrine Roche et la violoniste Marianne Lysimaque qui participent à l’orchestre Divertimento, ou le contrebassiste Christophe Doremus. Leur quartet s’est formé en 2011, juste avant la rencontre de Maria Dolores.

Ce spectacle est donc le classique de la diva madrilène, où Lou Hugot déploie une partie de son éventail clownesque. On y retrouve, c’est vrai, des allusions et traits d’esprit entendus dans ses autres spectacles, à l’image de cette étude comparée des façons de dire l’amour en français ou en arabe, avec ou sans accent… N’importe : c’est drôle et ça vaut bien quelques redites !

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